Un nouveau chapitre pour le processus de Bologne: La conférence ministérielle de l’EEES

Par Deirdre Lennan, Commission européenne

La conférence ministérielle 2020 de l’Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES), qui s’est tenue du 18 au 20 novembre 2020, a été l’occasion de favoriser un débat sur les objectifs communs pour la prochaine décennie de l’EEES afin d’assurer un meilleur avenir aux systèmes d’enseignement supérieur et aux sociétés. L’EEES envisage un espace où les étudiants, le personnel et les diplômés peuvent se déplacer librement pour étudier, enseigner et faire de la recherche. L’Espace s’efforce d’atteindre cet objectif grâce à une coopération unique et volontaire, où les autorités publiques et les acteurs de l’enseignement supérieur travaillent ensemble pour définir et atteindre des objectifs communs.

La Conférence 2020 a marqué les 21 ans de l’EEES. Le communiqué adopté énonce des principes importants, tels que la création de conditions d’égalité d’accès à l’enseignement supérieur – l’inclusion ; l’introduction de nouvelles méthodes et pratiques de formation en lien avec les chercheurs scientifiques – l’innovation ; l’expansion de la coopération internationale, la mobilité académique des étudiants et des enseignants pour l’échange de connaissances et de meilleures pratiques – l’interconnexion. Des recommandations visant à améliorer la qualité de l’enseignement supérieur ont également été proposées.

Voici quelques-uns des principaux points forts du communiqué :

  • Le groupe de suivi de Bologne (BFUG) doit élaborer un cadre pour le renforcement des valeurs fondamentales de l’EEES (annexe I).[1]
  • Il réaffirme l’engagement à promouvoir l’éthique, la transparence et l’intégrité dans et par l’éducation et la recherche.
  • Il s’engage à renforcer l’inclusion sociale et à améliorer la qualité de l’éducation, en utilisant pleinement les nouvelles possibilités offertes par la numérisation.
  • Il adopte les ” Principes et lignes directrices pour renforcer la dimension sociale de l’enseignement supérieur dans l’EEES ” (Annexe II[2]).
  • Il reconnaît l’importance de protéger les droits des étudiants par la législation.
  • Il soutient les établissements d’enseignement supérieur dans l’intensification de leur recherche de solutions aux défis auxquels nos sociétés sont confrontées, dans la mise à jour rapide des connaissances, des qualifications et des compétences, dans la mise en place de parcours d’apprentissage flexibles et ouverts et adopte les “Recommandations aux autorités nationales pour le renforcement de l’enseignement et de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur au sein de l’EEES” (annexe III[3]).
  • Ils’engage à investir dans le développement des aptitudes et compétences numériques pour tous.
  • Il réaffirme l’objectif de l’UE de voir au moins 20 % des diplômés de l’EEES effectuer une période d’étude ou de formation à l’étranger.
  • Ils’ engage à compléter et à développer les cadres nationaux de qualifications compatibles avec le cadre global de qualifications de l’Espace européen de l’enseignement supérieur (QF-EHEA).
  • Ils’ engage à assurer la reconnaissance automatique des qualifications académiques et des périodes d’études au sein de l’EEES.
  • Il accueille favorablement le Passeport européen de qualifications pour les réfugiés et soutiendra l’élargissement de son utilisation dans les systèmes de l’EEES.
  • Il reconnaît les progrès réalisés dans le développement de systèmes d’assurance qualité alignés sur les ESG et s’engage à faire en sorte que nos dispositifs d’assurance qualité externe couvrent l’enseignement supérieur transnational au sein de l’EEES.
  • Ils e félicite de l’adoption de la Convention mondiale de l’UNESCO sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur et s’engage à la ratifier rapidement.

La mise en œuvre de ce qui précède reposera sur le soutien du groupe de suivi de Bologne (BFUG), les efforts déployés au niveau national, le programme Erasmus et d’autres instruments de mobilité et de coopération. La nouvelle phase d’Erasmus+ 2021-2027 se développe déjà de manière significative en mettant l’accent sur l’inclusion et la diversité, la transformation numérique et le premier appel comprendra déjà de nombreuses opportunités pour faire avancer l’agenda de l’EEES.

Les ministres se sont également engagés à nouveau dans un dialogue international sur les valeurs, les politiques et les réformes de l’enseignement supérieur, en s’appuyant sur les expériences de l’EEES ainsi que sur celles d’autres régions du monde, l’Afrique étant l’une d’entre elles. La commissaire Sarah Anyang Agbor, commissaire aux ressources humaines, à la science et à la technologie de la Commission de l’Union africaine, a fait une intervention sur le panel du dialogue mondial “Vers 2030 : à quoi devrait ressembler la coopération mondiale dans l’enseignement supérieur et comment la construire”, qui a été particulièrement bien accueillie. Les panélistes ont discuté de la raison d’être d’un dialogue politique mondial sur l’enseignement supérieur, de la manière dont la future coopération mondiale dans l’enseignement supérieur peut être construite et de la manière dont les politiques et les institutions de l’enseignement supérieur peuvent contribuer à atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies d’ici 2030. Ils ont conclu qu’un dialogue mondial réussi devrait être inclusif, équitable, durable, contrôlé et ciblé. La commissaire Agbor a souligné les processus actuels d’intégration de l’enseignement supérieur en Afrique et les objectifs d’harmonisation africains.

[1]the Rome Ministerial Communiqué: Statement on Academic Freedom

[2]the Rome Ministerial Communiqué: Principles and Guidelines to Strengthen the Social Dimension of Higher Education in the EHEA

[3]the Rome Ministerial Communiqué: Recommendations to National Authorities for the Enhancement of Higher Education Learning and Teaching in the EHEA

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